Présentation des cercles conteurs

COMMENT ?

- Assis en cercle, les participants, enfants, adultes écoutent et réécoutent des contes transmis

oralement par le conteur sans le support d’un livre.

- Les histoires proposées sont des contes traditionnels de diverses cultures.

- Au fil du temps, chacun aura l’espace nécessaire, s’il le souhaite, pour conter à son tour l’un

des contes écoutés.

- Les séances nécessitent un cadre sécurisant pour encourager et accompagner la prise de

parole(régularité, rituels, respect et étayage de la parole, bienveillance à l’égard de la

personne qui conte).

- Tout se vit au sein de ce « temps et espace de parole ». Il n'y a pas d'utilisation à posteriori

de ce qui a été dit.

- Aucune remarque n'est faite sur le contage (prononciation, vocabulaire, syntaxe, formes

verbales...etc...). L’amélioration de la langue se fait au fil des séances, de manière

inconsciente, par imprégnation, en réécoutant les contes.

- La personne qui conte peut solliciter de l'aide, si elle en ressent le besoin. Elle est

donnée par celui ou celle qui le souhaite.

POURQUOI ?

Pour construire l’être individu :

En apprenant à structurer sa pensée et à maîtriser la parole par :

- le développement de la capacité de concentration et d’abstraction

- le développement de la capacité de mémorisation liée à l’imprégnation et à l’appropriation et

non au par cœur

- le développement des compétences langagières (vocabulaire, construction de la phrase,

emploi des temps, différence entre récit et dialogue)

- l'acquisition du langage d’évocation, de symbolisation

- le développement de sa capacité à se faire des images mentales

- la progression en compréhension et l'apprentissage du raisonnement logique (relations

cause/conséquence)

Pour construire l’être social et l’être humain :

En apprenant à écouter le langage du corps, le sien et celui de son interlocuteur, afin d’en tenir

compte dans son propre discours pour le modifier si nécessaire.

En construisant dans le plaisir, l'écoute et le respect de l’autre au sein d’un groupe, ce qui

développe le lien social, la solidarité et le sentiment d’appartenance à une même société.

En s’appropriant, à travers les messages du conte, les codes de comportement de sa société.

En prenant connaissance du patrimoine immatériel de l’humanité.


« C'est la spécificité particulière du genre conte qui va permettre à l'enfant de se sentir, au

delà de son individualité et de sa culture, un être humain semblable à tout autre être humain.

Comment ? La personne qui raconte n'est pas propriétaire du conte qu'elle raconte, elle n'est

qu'un passeur qui est là pour transmettre, et chacun a le droit de se l'approprier avec son

vocabulaire, son émotivité, sa créativité et la façon dont le conte a résonné en lui en tant

qu'individu. Or[...] chaque individu le reçoit toujours au sein d’un public avec qui il partage le

plaisir d’écouter des contes et, dans le même temps, il sait que chacun a le même droit que

lui de se l’approprier pour le raconter à son tour. Et ce plaisir partagé sans désir de possession

exclusive mais au contraire avec le désir de faire partager son plaisir à d’autres crée une

solidarité qui dépasse le cercle étroit de son propre groupe, d’autant que les mêmes thèmes

se retrouvent dans le monde entier car ils expriment le fondement de ce qui est la spécificité

de l’être humain. »

Source : « La parole partagée, la parole échangée, base et tissu du lien social et de l'affirmation de son identité »,

Suzy Platiel, CNRS, France, juin 2013.